Gestion forestière Le débusquage par câble-mât pour une gestion durable des forêts
Jean-Baptiste Le Floch, entrepreneur de travaux forestiers à Douarnenez, dans le Finistère, pratique le débusquage du bois par câble-mât. Cette technique, qu'il maîtrise depuis de nombreuses années, participe à une gestion durable des forêts en protégeant les sols forestiers et le peuplement des arbres, tout en garantissant l’approvisionnement de la filière.
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Jean-Baptiste Le Floch, entrepreneur de travaux forestiers finistérien, pratique le débusquage des bois à l'aide d'un câble depuis de nombreuses années et vante les multiples avantages de cette technique. Depuis 2019, il valorise un câble-mât de marque allemande Ritter, acquis chez le concessionnaire alsacien Noe Ritter pour un montant de 85 000 € HT.
Dans le cadre du chantier présenté dans cet article, l’entreprise intervient dans une forêt de feuillus (châtaigniers, chênes et hêtres) et de résineux (mélèzes et sapins pectinés) appartenant à la communauté de communes Quimper Bretagne Occidentale (QBO). La programmation des coupes de bois s'effectue annuellement avec un martelage préalable.
La structure gérée par Jean-Baptiste Le Floch répond ainsi à ces critères. Ses interventions font l’objet de fiches de chantier préalables pour déterminer les conditions de travail. L’ONF établit les déclarations d’intention de commencement de travaux (DICT) et assure le suivi des chantiers. Selon leur diamètre, les bois sont valorisés via la trituration, en production de pellets ou en scierie. Ils sont revendus aux scieries bretonnes dans le but d’assurer leur approvisionnement et de les pérenniser. Ici, l’entrepreneur de travaux forestiers a pour consigne d’exporter des bois de 14 à 22 cm de diamètre à des longueurs de 2,3 m. Les plus gros bois seront mis en canter ou en gros billons (palettes…).
Un câbliste et un accrocheur sur les chantiers
L’organisation des chantiers est bien rodée avec la présence d’un câbliste, ici Jean-Baptiste Le Floch, et d’un accrocheur dans la parcelle, poste occupé par Antoine, son salarié. Chacun a un rôle bien défini. L’opérateur de débusquage gère le fonctionnement des treuils, assure le décrochage des bois et la surveillance du chantier. L’accrocheur assure, pour sa part, la préparation des charges à débusquer sous le câble, le déplacement du câble vers les nouvelles charges et la surveillance de l’avancement du chariot. Les deux protagonistes disposent chacun d’un casque pour communiquer par radio. Le câble-mât de 3,5 t attelé au relevage du tracteur New Holland T6070 de 145 ch. Compte tenu du poids du câble-mât, il importe de disposer d’une masse comprise entre 800 et 1 000 kg. Le mât, dont la hauteur atteint 6,5 m, est maintenu par des câbles synthétiques accrochés à quatre arbres afin de l’empêcher de vriller.
Il repose sur un sabot, sur lequel appuie le câble porteur. Les efforts sont ainsi répartis sur le mât et le sabot. Les câbles en acier utilisés, enroulés via des tambours, sont de trois types : pêcheur, porteur, de plus gros diamètre, et tracteur. Le binôme installe la ligne de 200 m de long au niveau d’un cloisonnement. L’accrocheur emporte le chariot et attache le câble à l’endroit souhaité en bas de la pente. Il accroche ensuite l’arbre au câble pêcheur qui le fait remonter sur la ligne. Le câble tracteur tire le chariot porté par le câble porteur, faisant office de rail, tandis que le câble pêcheur remonte les bois et le chariot. L’entrepreneur contrôle ces trois câbles via une radiocommande. Ce système de treuil peut soulever jusqu’à 1 voire 1,5 t, de bois. En haut de la pente, le câble pêcheur se décroche automatiquement lorsque les bois touchent le sol. En termes de sécurité, des barres de fer posées sur le câble porteur servent de butée. Lorsque le chariot vient taper dans une barre, celle-ci recule et entraîne l’arrêt automatique du treuil.
25 à 75 m3 de bois mobilisés par jour
Cette technique de débusquage n’exige pas de larges cloisonnements étant donné que les bois suivent le câble lors du prélèvement. Les lignes sont espacées de 40 m, sachant que le bois est prélevé jusqu’à 20 m de part et d’autre de la ligne. La phase d’installation de la ligne prend entre 40 et 90 minutes, selon la longueur de la ligne. Elle nécessite la bonne maîtrise de différents paramètres.
Le bois est remonté en longueur jusqu’au plateau puis transporté sur une aire de stockage, accessible via un porteur ou une remorque forestière, après mise en production par une abatteuse ou une tronçonneuse. Cette technique de débusquage peut mobiliser de 25 à 75 m3 de bois par jour selon la longueur des lignes et le diamètre des bois (de 0,2 à 0,4 m pour les petites circonférences, jusqu’à 1 m pour les plus grosses). L’entreprise applique ainsi un tarif de prestation variable, compris entre 15-17 € et 35-40 € par mètre cube selon le rendement d’exploitation.
L’amortissement de l’équipement, acquis en 2019, est prévu sur cinq ans. Les deux premières années ont permis de récolter respectivement 780 et 1 200 m3 de bois. Le coût d’exploitation par mètre cube apparent s’élève de 15 à 20 € avec une abatteuse, de 20 à 25 € en exploitation manuelle – treuil, bûcheron et remorque – et monte à 35 € en moyenne avec le câble-mât, en fonction des diamètres et des difficultés d’exploitation.
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